André Sà : « Je profite de ce que je vis »

par | 1 Fév 2023 | Actualités, Equipe Pro

Arrivé cette année au VNVB en tant qu’entraîneur principal de l’équipe PRO, André Sà a déjà su imprégner sa patte et se confesse sur le coach et l’homme qu’il est.
Récit d’un passionné :
Comment t’es-tu retrouvé dans le monde du volley ?

André SA (Coach du VNVB) : « Je n’avais pas beaucoup de choix. La ville où j’habitais au Portugal était une ville de volley, tout le monde pratiquait ce sport et elle possédait une équipe en première division qui jouait souvent les finales. J’ai aussi essayé le foot car les terrains des deux sports étaient dans la même enceinte mais honnêtement, avec la pluie et le froid, mon choix s’est tourné naturellement vers le volley. C’était un rêve de pouvoir jouer dans un club comme ça.

J’ai donc commencé l’école de volley à 6 ans puis j’ai passé toutes les catégories d’âges. Quand j’ai eu 17-18 ans je suis rentrée dans l’équipe nationale junior du Portugal et ça m’a permis d’avoir le statut de sportif de haut niveau pour mes études à l’université. J’ai choisi de passer un diplôme de prof de sport et pendant ces années-là, j’ai continué de jouer au niveau professionnel. J’ai arrêté ma carrière en tant que joueur assez tôt, à 27 ans, parce qu’on m’a offert l’opportunité de passer entraîneur d’une équipe du top 4 portugais et je suis alors devenu le plus jeune entraîneur principal d’une équipe professionnelle dans mon pays. »

 

Pourquoi as-tu décidé de te tourner vers le volley féminin ?

A.S. : « Je suis arrivé là par hasard. Le volley masculin était ma référence, j’étais même devenu entraîneur adjoint de l’équipe nationale. Il y a eu une grosse crise financière au Portugal et ça faisait un an ou deux qu’on me proposait un poste en Norvège, dans le club où ma femme avait déjà joué. Malgré ça, je me demandais ce que j’allais bien pouvoir faire en Norvège, en plus dans le volley féminin ! Au final, la proposition était très bonne financièrement et j’ai pensé à ma famille, ma femme qui était enceinte à ce moment-là et j’ai décidé de prendre le risque. Ça a été une belle surprise !

En Norvège j’étais dans une équipe féminine professionnelle qui jouait la coupe d’Europe et je me suis alors engagé sur le chemin d’entraîneur international dans le sport féminin, il restait logique de continuer dans cette voie. Je prends aussi beaucoup de plaisir à travailler avec les filles donc je ne regrette pas cette décision. On m’a déjà proposé de retourner dans des équipes masculines au Portugal mais j’ai dit non, pour l’instant je veux rester où je suis et après, on verra plus tard. »

 

Qu’est-ce qui t’attire dans ce volley féminin ?

A.S. : « Le volley féminin est beaucoup plus technique. Du côté des hommes, c’est plus physique, on joue sur la force et même si la tactique est présente, elle est moins déterminante que du côté des femmes. C’est le challenge du volley féminin de toujours chercher la solution, la stratégie qui permettra à l’équipe de gagner le point. Je pense que c’est cet aspect qui m’a convaincu de rester. »

En tant qu’entraîneur tu as beaucoup voyagé, que retires-tu de cette expérience ?

A.S. : « Au cours de ma carrière j’ai voyagé et connu plusieurs pays. Ce mode de vie nous fait perdre beaucoup en termes de vie sociale, je vois ma famille et mes amis très rarement. D’un autre côté, on acquiert de l’expérience, ça permet de développer une nouvelle vision des choses culturellement. Personnellement, c’est avec ces voyages que j’ai amélioré ma capacité à communiquer avec les autres et apprendre à accepter nos différences. Il arrivera un jour où, avec ma famille, on décidera d’un endroit stable où se poser mais en attendant, je profite de ce que je vis.

Aujourd’hui je suis en France et si j’ai choisi ce pays c’est tout d’abord parce que le volley français m’attire. Le championnat est très compétitif, très serré, toutes les équipes ont les conditions pour faire une bonne saison et développer un bon niveau de jeu. Chaque journée le démontre, tout le monde peut battre tout le monde et c’est le meilleur contexte pour se développer en tant qu’entraîneur. C’est un nouveau challenge toutes les semaines et c’est grâce à ça que je continue encore aujourd’hui à apprendre beaucoup et à évoluer. »

 

Ça fait plusieurs années maintenant que tu es entraîneur, qu’est-ce qui te plaît dans ce rôle ?

A.S. : « Je suis coach parce que je trouve passionnant la discipline nécessaire au jeu et à l’équipe. Je suis quelqu’un de très organisé dans tout ce que je fais et dans un sport comme le volley, l’organisation est primordiale, c’est aussi pour ça que j’ai tout de suite accroché à ce rôle. J’aime déterminer les systèmes offensifs et défensifs et ces dernières années, je développe aussi beaucoup l’aspect mental et le discours interne. Je vois à quel point ça peut avoir un impact sur l’équipe. Tout dans ce métier me donne du plaisir et je pense que j’arrive à être un bon leader pour mon équipe. Mon objectif est de pouvoir laisser ma trace dans le parcours des joueuses, que dans quelques années, elles se souviennent de cet entraîneur qui les a aidés à se développer. »

Pour André Sà, « l’objectif est de pouvoir laisser une trace dans le parcours des joueuses ». (Photo : K. CLEMENT)
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